Anne-Catherine Péchinot

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Anne-Catherine Péchinot

Rent A Car - Secteur Support, maintenance et logistique

Depuis février dernier, Anne-Catherine Péchinot assure la direction générale déléguée de Rent A Car. Dans cet entretien, elle nous explique comment le loueur auto résiste, notamment au phénomène de l’autopartage. Pas de résilience au programme, plutôt de l’innovation…

En tant que directrice générale déléguée, vous appuyez-vous sur les bases de Rent A Car ? Anne-Catherine Péchinot : Je dois consolider l’ensemble des fondamentaux routiers. Louer un véhicule parait simple mais, dans notre métier, le diable se cache dans les détails. Il faut vraiment avoir une culture des opérations extrêmement précise et saine avec des salariés polyvalents capables de faire de la formation, de l’accompagnement ou de la gestion des véhicules. Nos 500 salariés s’assurent au quotidien d’avoir la bonne flotte, au bon endroit. Malgré l’arrivée d’acteurs disruptifs sur votre marché, votre groupe se maintient mieux que bien avec un chiffre d’affaires qui progresse de 16%… ACP : Effectivement. Cela tient à une des particularités de Rent A Car. Notre modèle économique est assez différent des loueurs de trajets internationaux puisque nous sommes vraiment un loueur de proximité. Comme nous sommes rarement présents en aéroports et gares, nous avons moins souffert de la désertion des touristes étrangers. D’ailleurs, notre proximité nous permet d’être agile sur les marchés et de coller au plus près des demandes de nos clients. « Les nouveaux modes de consommation ouvrent de nouveaux marchés » Avec l’autopartage et la location entre particuliers, vous devez vous réinventer ? ACP : Exactement. Mais comme c’est le cas de beaucoup d’autres activités. C’est plutôt une opportunité parce que les nouveaux modes de consommation collaboratifs font bouger les lignes. Il y a vingt-cinq ans la réussite sociale c’était de posséder son véhicule. Aujourd’hui, le fait de posséder est moins important car la valeur d’usage est devenue essentielle. Ces facteurs offrent de vraies opportunités aux loueurs de véhicules et de véhicules de proximité comme Rent A Car. Les nouveaux modes de consommation ouvrent de nouveaux marchés. C’est plutôt une bonne chose pour nous. Dans cette perspective, vous avez la responsabilité de mettre en place la mutation digitale du groupe ? ACP : Elle est déjà en partie avancée et je suis là pour l’accompagner. Le marché de la location de véhicules est en pleine mutation avec une digitalisation de plus en plus importante. Désormais, les clients réservent plus souvent une voiture en ligne plutôt qu’au comptoir. Nous lançons des projets innovants. En effet, nous confions nos biens à nos clients et devons nous assurer que la personne qui va louer un véhicule possède bien un permis de conduire par exemple. Nous menons une politique de digitalisation qui fait bouger les lignes. Les métiers de la location changent. « Donner la possibilité d’avoir des véhicules en libre service » Pour des clients en quête d’agilité, vous avez deux chantiers phares… ACP : Le premier concerne la location aller-simple. Jusqu’à présent, le conducteur devait rendre son véhicule à l’endroit où il l’avait retiré. C’est une politique standard chez les loueurs de véhicules car l’aller simple pose généralement problème quant à la gestion des flux de véhicules. Après avoir ouvert l’aller simple sur les véhicules utilitaires avec un grand succès, nous sommes désormais en train de l’ouvrir sur le marché du véhicule particulier. Les premières tendances sont assez favorables. Et la flotte connectée en libre service… ACP : Nous l’ouvrons petit à petit avec la montée en gamme de l’accompagnement. Notre volonté est de donner la possibilité d’avoir des véhicules en libre service accessibles en dehors des horaires d’ouverture de nos agences. Suite à la réception d’un code par SMS, vous pourrez ensuite déverrouiller une voiture avec votre portable. L’envoi des pièces pour qualifier le conducteur ainsi que l’état des lieux seront dématérialisés. Techniquement, le projet fonctionne. Mais il y a un accompagnement à faire étape par étape avant de le commercialiser de manière industrielle. Cela doit être fluide pour les utilisateurs. Enfin, avez-vous une devise que vous appliquez à votre vie professionnelle ? ACP : Il y a une citation de Winston Churchill que j’aime bien : « Le succès, c’est d’aller d’échecs en échecs sans perdre son enthousiasme ». Propos recueillis par Adrien Ares aares@nomination.fr