Céline Bousquet

Accueil  >  Ressources   > Blog

Céline Bousquet

Directrice recherche et développement d’Outscale - Secteur Logiciels et services informatiques

Céline Bousquet est la nouvelle directrice recherche et développement d’Outscale, spécialiste du Cloud entreprise. Un poste hautement stratégique au sein d’une entreprise qui consacre plus d’un tiers de ses revenus à la R&D et qui vise le top 3 mondial du secteur dans les 10 ans à venir.

NN : Vous êtes l’une des rares femmes à la tête du département R&D d’une société informatique. Quel a été votre parcours jusque là ? CB : Mon parcours est un peu particulier, je n’ai pas fait d’études d’informatique, c’est ma rencontre avec Laurent Seror, le président d’Outscale qui, au départ, m’a poussé à embrasser le métier de développeuse. C’était en 2002, chez Agarik, une entreprise d’hébergement de site web créée par Laurent. Il a cru en mes capacités et m’a encouragé. Les femmes ne sont pas nombreuses sur des postes techniques au sein des sociétés informatiques, elles le sont encore moins dans le domaine IT. Mais étant passionnée par l’innovation j’ai voulu persisté dans ce domaine plutôt que de rejoindre la vente ou le marketing ou l’on cantonne généralement les femmes. J’ai fait mon bonhomme de chemin, jusqu’à devenir directrice des opérations chez Agarik. Puis suite au rachat par Atos, Laurent Seror m’a proposé de revenir dans le monde de l’innovation, en reprenant la direction R&D d’Outscale.   NN : Un poste de directeur R&D que l’on imagine très stratégique au sein d’une entreprise comme Outscale… CB : Il faut savoir que chez Outscale 35% du revenu est reversé à la R&D. C’est lié à notre positionnement haut de gamme qui induit un axe de recherche basé sur la performance et des clients très exigeants. Nous devons à la fois être capables de déployer rapidement de nouvelles fonctionnalités pour nos clients et de leur proposer les meilleurs produits. Pour cela nous avons une équipe développement qui travaille, en méthode agile, sur des cycles courts et une équipe recherche, composée de doctorants, qui eux travaillent sur du long terme, sur des sujets qui auront des applications dans 3 ou 4 ans. J’accompagne également le changement de stratégie d’Outscale. La phase de démarrage est achevée et il s’agit désormais de consolider. Mes principales missions sont donc rationnaliser et industrialiser. Faire d’Outscale une usine à fabriquer des fonctionnalités, avec toujours à l’esprit l’idée que l’on ne développe pas des produits pour se faire plaisir, mais parce qu’ils apportent de la valeur ajoutée à nos clients.   NN : La société ambitionne de devenir numéro 3 du Cloud computing dans les 10 ans qui viennent, comment y parvenir ? CB : En développant notre écosystème, car nous n’allons pas y arriver tout seul. Il va falloir créer du réseau et capitaliser sur notre portefeuille client. Nous allons d’ailleurs ouvrir prochainement un Marketplace qui permettra d’agréger toute la communauté d’Outscale et de proposer d’autres types d’offres à nos clients et partenaires. Cela passera également par un développement géographique. Aujourd’hui nous sommes présents en Europe, Amérique et Asie, nous allons nous étendre à d’autres territoires. L’objectif est d’être partout ou sont nos clients et leurs clients.   NN : Comment envisagez-vous le développement du Cloud computing dans les années à venir ? CB : Le Cloud computing a pris du retard, en France et en Europe, par rapport aux prévisions. Les entreprises sont intéressées mais ont encore du mal à en percevoir toutes les possibilités, c’est un peu le même problème qu’avec le Big data. Mais pour moi le développement est inéluctable, il va y avoir de plus en plus de sociétés qui vont connaitre et comprendre l’intérêt du Cloud et qui ne voudront jamais revenir sur un hébergement traditionnel. Sur le problème de la sécurité qui frêne encore certaines entreprises, il faudra surtout convaincre. Vous avez aujourd’hui avec un système de Cloud un niveau de sécurité bien plus élevé qu’avec des machines situées au fond d’un placard dans une entreprise. Il s’agit donc plus d’enlever une idée reçue de la tête de certains dirigeants que de réellement renforcer la sécurité.   Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr