Benjamin Grange

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Benjamin Grange

Président du Carrefour de l’Internet des Objets

L’internet des objets connait une révolution. C’est également le cas côté coulisses. Le Carrefour de l’Internet des Objets (rassemblant plus de 50 structures adhérentes, privées, grands comptes comme start-up et publiques) et l’ACSEL unissent leurs forces dans le domaine de l’IOT. Retour sur cette alliance et les perspectives du secteur avec Benjamin Grange, président du Carrefour de l’Internet des Objets, président de Dentsu Consulting et désormais membre du conseil d’administration de l’ACSEL.

Nomination : Comment pourriez-vous définir l’IOT ? Benjamin Grange : C’est quand des technologies internet sont mises dans des objets. Cela peut être des objets qui existent déjà comme des tensiomètres dans lesquels on ajoute une technologie internet pour augmenter les services et potentiellement obtenir un diagnostic plus poussé. Mais d’autres objets connectés n’existaient pas avant. C’est le cas des assistants vocaux de Google ou Amazon. Des montres connectées à la domotique, l’IOT infuse nos vies au quotidien sur une quinzaine de thématiques (smart city, smart home, smart car, smart security, smart payment, smart agriculture, smart énergie, smart buildings…).   « J’encourage les associations professionnelles à s’unir »   Pouvez-vous nous en dire plus sur le rapprochement entre le Carrefour de l’Internet des Objets et l’ACSEL ? BG : Pour commencer, il faut préciser que l’ACSEL a un territoire plus large que l’IOT et nous avons renforcé cette verticale. Dans les domaines des objets connectés ou de la vie connectée, l’ACSEL et le Carrefour de l’internet des objets traitent des mêmes sujets. Nous avons fait fi des égos et uni nos forces en créant la première association dans le domaine de l’IOT en France. Notre but est d’aider à l’émergence de la filière, de représenter les acteurs et d’avoir du poids dans le débat public.

Cette alliance a-t-elle été facile à mettre en place ? BG : Oui, car il y avait la même envie des deux côtés. L’intérêt collectif a dépassé l’intérêt individuel. Chacun est arrivé avec ces actifs que nous avons mis dans le pot commun pour créer un actif plus grand. A quoi bon être roi quand on peut être prince dans un ensemble qui pèse ? J’encourage les associations professionnelles à s’unir. C’est incontournable pour gagner en force et en impact.   Où en est la France dans le domaine des objets connectés ? BG : Sans être en capacité de concurrencer Google, nous avons un vrai coup à jouer sur le plan mondial. Nous sommes assez en pointe sur les filières d’excellence française. Par exemple, la France a déjà un savoir-faire dans le domaine médical que l’internet des objets vient compléter, accélérer et sublimer. En plus, la culture « ingénieur » très prégnante en France s’adapte bien à ce domaine qui se trouve à la croisée du matériel et du logiciel. En ce moment, il y a un alignement des planètes. Nous pouvons en faire une filière d’excellence à condition de faire cause commune et de fédérer l’ensemble des acteurs. Notre récente fusion va dans ce sens. « Donner une voix à la filière IOT »   Quelle sera la grande révolution à venir dans le domaine de l’IOT ? BG : Je ne suis pas futurologue. Cependant, nous avons sorti un livre intitulé Observatoire de la vie connectée qui fait le point sur les avancées. S’il fallait retenir une chose emblématique, je pencherai pour l’interface vocale. Une vraie révolution est en marche avec de nouvelles formes d’interaction et de nouveaux moments de vie.   Certains consommateurs expriment des réticences au sujet des objets connectés car ils craignent une mauvaise protection des données… BG : Nous ne sommes pas dans un combat militant. De la start-up aux sociétés comme Orange ou La Poste, nous essayons de donner une voix à la filière IOT. Nous nous cantonnons à user de pédagogie dans le débat public et auprès des autorités. Il y a un côté séduisant et inquiétant dans les technologies internet. La notion de cyber sécurité fait partie des problématiques. D’ailleurs, cela peut être un frein dans le développement d’une technologie. Souvent, la perception des risques est loin de la réalité. De plus, le cadre législatif de la RGPD, à travers des sanctions fortes, va limiter la possibilité que des entreprises fassent n’importe quoi avec des données collectées via des objets connectés.   Avez-vous une devise professionnelle ? BG : Pas véritablement pour être franc. Au débotté, je reprendrais une formule popularisée par Macron : le fameux « en même temps ». La révolution digitale pose des questions. Il faut être en avance, sur le haut de la vague et en même temps être capable de faire monter tout le monde dans le train quels que soient les territoires ou les générations…   Propos recueillis par Adrien Ares aares@nomination.fr