Bertrand Léonard

Accueil  >  Ressources   > Blog

Bertrand Léonard

Président, Fondation HEC - Secteur Fondation, Enseignement / Recherche

Après 25 ans de carrière chez Exan, structure spécialisée dans le conseil en investissements, Bertrand Léonard a pris la présidence de la fondation HEC. Il est en charge de lever les fonds qui serviront à financer les projets stratégiques d’HEC, alors que se profile la réforme statutaire de l’école.

Bertrand Léonard reprend le fonds de commerce d’HEC

En recherche d’engagement, c’est en 2006 que Bertrand Léonard renoue avec HEC : « j’ai voulu m’intéresser à autre chose qu’à la finance. Le choix d’HEC a été assez naturel. En tant qu’ancien élève (1985), j’ai observé le bon travail de Bernard Ramanantsoa, le directeur général. Son discours de compétiteur m’a plu. Il parlait de l’école comme étant une filière d’excellence, mais en bas de la première division et il nous a demandé de faire progresser l’école ». Pour cela, Bernard Ramanantsoa lui demande de recruter une équipe, pour donner plus d’ampleur à la fondation. « J’ai cherché un modèle où il y avait une fondation puissante à l’anglo-saxonne, tout en gardant à l’esprit qu’HEC était avant tout une école française. Je me suis naturellement tourner vers l’INSEAD, qui a cette double culture. On a donc recruté l’équipe qui dirigeait leur fondation ». Le voici aujourd’hui, président de la fondation, après avoir lancé une grande levée de fonds en 2008, au titre de président du comité campagne, avant de se consacrer entièrement à Exan au moment de la crise financière puis de revenir à la fondation comme trésorier. Il succède à Guillaume Poitrinal et retrouve à ses cotés Barbara de Colombe, qu’il a recruté à l’INSEAD et qui s’occupe, aidée par une dizaine de personnes, de la gestion quotidienne de la fondation en tant que déléguée générale. Lui, se charge davantage du relationnel et de la stratégie, avec comme mission première de lever des fonds. « Pour convaincre les alumni et les entreprises d’aider l’école à financer ses projets, la clé est de maintenir le contact », explique-t-il. Pour cela, la mise en place d’une organisation ciblée et diversifiée : système des grands donateurs, clubs est fondamentale. Tout comme la collaboration avec l’association des anciens élèves. « Il est également important d’inculquer la culture du don dès la sortie de l’école ; les alumni financent pour 60% des levées de fonds annuelles, qu’ils soient diplômés de la grande école, du MBA, mais aussi des masters, voire de la formation continue », précise Bertrand Léonard.  

La fondation au cœur de la stratégie d’HEC

Le rôle de la fondation est déterminant au sein de l’écosystème HEC. Elle donne à l’école les moyens financiers nécessaires à ses choix stratégiques. Comme l’ouverture à l’international : « HEC est aujourd’hui très proche des entreprises françaises les plus importantes et des filiales tricolores des grands groupes étrangers. Mais si l’on veut devenir un acteur global, il faut nous rapprocher des grandes firmes internationales. Nous allons ouvrir davantage de bureaux de représentation à l’étranger ». Un investissement significatif à l’international est donc prévu, afin de développer le réseau de l’école. Autre projet à financer, le maintient de » l’excellence HEC » dans le domaine de la recherche. « L’équation est simple, pour une recherche de qualité il faut pouvoir attirer des professeurs de qualité. C’est l’émulation au sein d’un vivier de professeurs éminents qui fait avancer la recherche. Le recrutement se fait donc à l’échelle mondiale, en chassant à l’international les professeurs qui publient leurs recherches dans les meilleures revues. Nos concurrents s’appellent Harvard, Yale, Stanford, LBS (London Business School) ». Le but de Bertrand Léonard à la tête de la fondation est également de permettre à HEC d’accompagner les grandes évolutions sociétales ou technologiques. En favorisant la diversité parmi les étudiants notamment. « Nous accordons des bourses permettant de couvrir 100% des frais de scolarité quand cela est nécessaire. Avec pour objectif de promouvoir la méritocratie, de faire en sorte que les frais de scolarité ne dissuadent plus qui que ce soit. L’action est menée en amont, dès le lycée, car l’autocensure des élèves de milieux défavorisés débute dès le secondaire ». La fondation veut également aider l’école à entrer dans l’ère du digital. Via le développement des MOOCS notamment : « Ils permettent d’ouvrir l’accès à HEC. Bien sûr ce ne sera jamais à mettre au même niveau qu’une classe préparatoire, mais c’est important de multiplier les offres. Il faut que les écoles s’adaptent, mettent en place de nouveaux business model ».  

HEC en pleine révolution

Aux commandes de la fondation depuis mars 2015, Bertrand Léonard devrait connaître une année agitée. Avec la nomination d’un nouveau directeur général d’abord, puisque Bernard Ramanantsoa aura un successeur en septembre prochain, après 20 ans à la tête de l’école. La réforme statutaire de l’école ensuite, qui devrait être effective d’ici début 2016. Solution naturelle face à une situation ou l’État a besoin de faire des économies et l’école de recevoir plus de moyens. « Cette réforme devrait permettre à HEC d‘être plus compétitive, plus réactive, de mieux s’adapter à l’industrie de l’enseignement supérieur. HEC ne sera plus un département de la chambre de commerce et d’industrie mais un EESC (établissement d’enseignement supérieur consulaire), soit une filiale autonome de la CCI, dotée d’une personnalité morale et d’un statut juridique. » Avec notamment la mise en place d’un conseil d’administration : « il y aura un degré de liberté supérieur, on passe d’un statut de département à celui de société commerciale. En tant que président de la fondation, je ferai partie du board. La nouvelle organisation va clarifier les choses. Elle va institutionnaliser le rôle de la fondation dans la définition de la stratégie. » Une fois ce nouveau cadre mis en place, une nouvelle levée de fonds pourra alors être lancée. Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr