Leader mondial dans la fabrication de produits d’identité sécurisés et filiale du groupe Assa Abloy, HID a une division dédiée aux solutions de contrôle d’accès physique. Clara Bardou et Steven Commander y évoluent respectivement en tant que directrice du marché, France et Directeur Consultants et Régulations, Marchés Développés.
Pouvez-vous nous présenter votre division ?
Steven Commander : Le rôle de HID est de garantir les identités. Au sein de notre division, nous produisons des contrôleurs de portes, des lecteurs, des badges et des accès mobiles. Nous travaillons avec les bureaux d’études techniques très en amont des projets, que ce soit pour des nouveaux projets ou des reprises de sites.
Qui sont vos clients ?
Clara Bardou : Nous n’avons pas de clients ce sont des partenaires. Nos clients indirects sont les utilisateurs qui sont les clients de nos clients de nos clients. Il existe trois intermédiaires entre le fabricant et l’usager final. Ainsi, nous établissons des partenariats avec des revendeurs qui peuvent être distributeurs, intégrateurs ou éditeurs de logiciels de sécurité. Ensemble nous développons des produits et alignons nos stratégies pour répondre aux remontées terrain. En résumé, nous faisons uniquement de la vente indirecte.
Quelles sont les spécificités de votre secteur ?
CB : Avant de travailler dans l’univers de la sécurité, j’ai un background orienté start-ups internationales. Il y avait une approche directe avec les clients. Chez HID, il faut gérer des partenariats. C’est très différent. Nous devons adresser le marché des deux côtés : en conseillant les clients finaux tout en créant des collaborations solides aux côtés de l’ensemble des acteurs du marché. Je dirais qu’il y a aussi énormément de technique derrière un geste simple. Ouvrir une porte sans la toucher est plus complexe que ça en a l’air. C’est de la domotique.
Justement, il y a des nouveautés dans votre domaine ?
SC : Le contrôle d’accès a été très conservateur pendant trente ans. On se contentait d’un badge qui faisait bip pour ouvrir une porte. Les choses ont changé au tournant des années 2010 avec un cadre réglementaire plus poussé en France sous l’impulsion de l’ANSSI. Seconde grande évolution : la digitalisation au début de la décennie 2010. Cela nous a contraints, en tant qu’industriel, à faire évoluer notre métier, d’établir des partenariats différents, de se positionner sur le cloud, le développement d’applications. Quand on paye avec son smartphone, les utilisateurs s’attendent à ce qu’un badge virtuel puisse remplacer son badge plastique. D’autant que d’un point de vue sécuritaire c’est mieux, cela évite le clonage puisque les technologies anciennes étaient copiables.
Qu’est-ce que cela change dans l’expérience utilisateur ?
CB : L’expérience utilisateurs est au cœur de nos démarches. Nous allégeons la charge mentale des collaborateurs en permettant d’avoir son badge digital dans le wallet de son smartphone par exemple. L’accès depuis son mobile a produit un vrai renouveau dans l’industrie du contrôle d’accès. Nous améliorerons l’expérience utilisateur pour faire des bâtiments intelligents un lieu de rencontre qui attire les talents tout en réduisant l’impact carbone.
SD : Avec le digital, le contrôle d’accès est sorti de la bulle sécuritaire pour offrir des services à l’intérieur des bâtiments. Plusieurs partenaires se sont aperçus qu’en intégrant du contrôle d’accès à l’application bâtiment, il y avait une meilleure utilisation des services associés. Les propriétaires augmentent le taux d’occupation de l’espace tandis que l’expérience utilisateur s’améliore.
Propos recueillis par Adrien Ares