Jérôme Petit, directeur général délégué Bolloré Logistics

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Jérôme Petit, directeur général délégué Bolloré Logistics

Bolloré Logistics c’est 7 milliards d’euros de chiffres d’affaires, 15.000 employés dans 63 pays. Jérôme Petit en est récemment devenu le directeur général délégué. Trente ans de carrière dans le groupe et toujours de nouveaux projets.

Pouvez-vous nous présenter Bolloré Logistics ?

Bolloré Logistics est l’une des filiales du groupe Bolloré. Nous sommes l’un des leaders mondiaux du transport et de la logistique. Nos métiers couvrent l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, en amont comme en aval, à travers une large gamme de services associée à une expertise dans divers secteurs clés de l’économie.

« Délivrer toute notre valeur ajoutée en termes de performance, prix et qualité de service »

Quelles sont les spécificités de votre secteur ?

Les transports et la logistique ont plusieurs spécificités. Tout d’abord, c’est par nature un business global au cœur des échanges commerciaux. Nous intervenons des deux côtés de la chaîne de valeur, à l’import comme à l’export. D’où l’importance de disposer d’un réseau mondial solide pour accompagner les clients dans leurs politiques commerciales ou de sourcing international et faire face à la croissance des flux intrarégionaux. Deuxième particularité : il s’agit d’une industrie fragmentée du côté des logisticiens et des commissionnaires de transport alors qu’il y a plus de concentration au niveau des transporteurs aériens et maritimes. Le troisième aspect concerne la compétitivité. Il y a une forte pression concurrentielle et tarifaire. À nous de trouver les meilleurs segments d’activité et le bon ciblage afin de délivrer toute notre valeur ajoutée en termes de performance, prix et qualité de service.

Quels sont vos clients ?

Compte tenu de notre taille, nous avons une approche Grands Comptes mais nous accompagnons également des structures de plus petite taille à travers le monde. En fonction des secteurs et des missions, nous définissons les meilleures offres et adaptons les moyens en œuvre. L’aéronautique, la défense, la santé, les télécoms, les FMCG ou encore l’automobile font partie de nos secteurs historiques. Nous avons d’autres spécialités liées à notre ancrage français et notre savoir-faire : parfums & cosmétiques, luxe…

Leurs attentes évoluent-elles ? À quoi sont-ils sensibles aujourd’hui ?

La situation actuelle se rapproche de celle pré-Covid. Depuis 2023, trois éléments reviennent. Premièrement, la pression tarifaire. Les flux globaux sont en baisse et l’augmentation des capacités s’ajoute au ralentissement économique et à l’inflation. Deuxièmement, le prix n’est plus le seul point clé. Il y a une accélération des attentes sur la décarbonation et le développement durable. Nous avons pris les devants en mettant au point un programme RSE afin de structurer notre approche et décliner notre stratégie en actions. Nous agissons sur tous les scopes pour, à la fois réduire notre impact carbone, et aussi les émissions de gaz liées à l’exécution des services de transport. Aujourd’hui, nous entamons une nouvelle réflexion pour repenser la chaîne de transport. À ce titre, nous avons lancé en début d’année Beyond Carbon, un programme qui va servir de levier et favoriser le recours à des solutions plus décarbonées comme le SAF (Sustainable Aviation Fuel) ou le report modal, alternative au transport routier et aérien. Enfin, troisièmement, la digitalisation tend à se généraliser et va nous permettre de gagner en fluidité et en efficacité. Fin 2024 ou début 2025, nous aurons d’ailleurs fini de déployer One TMS, notre nouveau Transport Management System afin de mieux traiter nos dossiers opérationnels et de bénéficier d’un outil commun à l’échelle mondiale.

« Si le projet de cession avec CMA CGM aboutit, il faudra alors définir une nouvelle feuille de route »

En tant que directeur général délégué de Bolloré Logistics, quelle est votre feuille de route ?

Hormis la gestion du quotidien, l’une de nos premières ambitions est d’accélérer la transformation digitale en achevant le changement de TMS. Autre axe : travailler notre approche client pour améliorer la qualité de service. Nous devons aller plus loin et proposer d’avantage qu’une prestation classique. Nous voulons travailler sur l’amélioration de nos process pour être sûr d’être en ligne avec les attentes de nos clients. Enfin, nous attendons le feu vert des autorités de la concurrence suite à l’offre de rachat par CMA CGM. Durant cette période, nous devrons nous concentrer sur les équipes et maintenir leur cohésion, surtout dans un contexte de rétention des talents, afin de continuer à fournir le meilleur service à nos clients

Quels sont les défis à relever pour Bolloré Logistics ?

En 2024, si le projet de cession avec CMA CGM aboutit, il faudra alors définir une nouvelle feuille de route et un nouveau modèle opérationnel commun. Cette acquisition serait une opportunité pour les équipes Bolloré Logistics avec un changement de taille, un élargissement des services et un renforcement global de notre présence. C’est une étape très importante et un tournant majeur dans notre histoire. Nous changerions alors de dimension et bénéficierons d’un réseau consolidé pour intégrer le Top 5 mondial.  

Propos recueillis par Adrien Ares